Alice et Max sont turbulents.
Pas une seule bêtise ne leur échappe pour faire tourner en bourrique leur institutrice, si bien qu’elle finit par rendre les armes et tomber en dépression nerveuse.
C'est alors qu'arrive un nouveau directeur : un TROLL. Celui-ci prend les rênes de l’école pour y installer un climat de terreur et de sanctions. Il dévore les enfants trop curieux, les envoie à la mine, et les force à manger des choux de Bruxelles au beurre de cacahuète.
Alice et Max, les jumeaux dits terribles car jamais en manque d’inspiration pour ce qui est
de faire des bêtises, tentent de s’insurger...
"- C’est un troll
- C’est pas un troll
- C’est un troll
- C’est pas un troll
- C’est un...
- C’est pas un...
- Oh. C’est un troll.
- C’est bien un troll. Le silence tombe sur le préau alors que le troll s’avance pesamment. Il a la peau verte et écailleuse, de petites cornes pointues lui sortent d’une touffe de cheveux rouges, les yeux comme des flaques de boue, les dents jaunes dégoulinantes de bave avec deux crocs tordus et acérés, la queue couverte d’épine qui - il faut bien le dire -traîne derrière lui en rayant le sol du préau, de quoi donner des cauchemars à l’intendant, le pauvre M. Plat, pendant des semaines.
- C’est un troll.
- M. Macroute, le suppléant, un vieil homme sévère avec des poils couleur tabac qui lui sortent des oreilles, nous présente le nouveau directeur..."
Le troll dans cette pièce est comme une métaphore de la tyrannie, du terrorisme qui met en place son
pouvoir par la violence et la menace de mort; régime maintenu par un système d’oppression
basé sur la peur, le travail forcé et les menaces répétées à ceux qui oseraient exprimer leur désaccord.
Face à cette injustice et dans cette frustration absolue, Max et Alice se révèlent très courageux,
critiques, tenaces et audacieux avec pour seul glaive, leur esprit qui questionne et ne se satisfait pas de
réponses toutes faites. Les adultes, eux, représentés ici par les figures de la société qui sont censées les
protéger, leur garantir la sécurité affective et physique, l’éducation et l’autorité dont ils ont besoin à
savoir la famille, l'école, la police et l’Etat vont se montrer plutôt lâches et impuissants.
Comment lutter contre l’obscurantisme ?
Qu’il soit au-dehors ou au-dedans de nous.
Comment garder espoir dans un monde où le chaos, la violence, l’injustice et l’absurdité font loi?
Comment cultiver un esprit critique, rebel et courageux face à un monde d’adultes qui prétend
connaître la vérité et être digne d’exemplarité ?
Avec quelles armes se défendre face à l’oppression ?
Quels sont les droits et les devoirs des enfants face aux adultes ?
avec Chloé André et David Scattolin - Création musicale: Etienne Fauquet - Création lumière: Etienne Fauquet et Vincent Loubière - Basse Couture: Olivier Meunier - Regards Malveillants: Mounya Boudiaf, Florent Terrier et Lucie Boissoneau.
Production: Direction Régionale des Affaires Culturelles de Bourgogne Franche-Comté, Ville de Louhans-Chateaurenaud, Compagnie La Sapphirina. Soutiens: ECLA Saint Vallier - Ville de Dracy-Lès-Couches - Le Réservoir St Marcel - Salle Jean Genet - ARC Scène nationale Le Creusot.
